Les représailles du roi envers les Bonnets rouges.

La mort et l'enterrement du meneur Sébastien Le Balp n'est pas suffisant pour le roi. Son corps est exhumé. On fait un procès à son cadavre qui est ensuite traîné sur une claie, rompu et exposé sur une roue2. Il est décapité puis son corps est enterré à l’église de Kergloff tandis que son crâne est recueilli à la chapelle de Saint-Drézouarn (Kergloff).
Le Balp devient un martyr de la liberté armorique et un symbole d’une lutte pour l'égalité entre les classes. Les bretons appelaient "liberté armorique" les privilèges de la Bretagne en vertu du traité d'union de la Bretagne et de  la France.

Les Bonnets rouges sont torturés, exécutés ou condamnés aux galères10. Au milieu de la répression, le duc de Chaulnes a cette phrase terrible : "Les arbres commencent à avoir le poids qu'on leur donne"2.
S’en suit des massacres de femmes et d’enfants, tortures, viols, incendies…
Les Bonnets rouges pendus à un arbre
” Ils s'amusent à voler, ils mirent l'autre jour un petit enfant à la broche. Toutes ces troupes de Bretagne ne font que tuer et voler” (Madame de Sévigné, décembre 1675)13.

Les représailles du roi envers les paroisses et les villes

photo clocher décapité pendant la revolte des Bonnets rouges du papier timbré
Les représailles du roi font trembler les paroisses et les villes. Plusieurs clochers du pays bigouden qui avaient sonné le tocsin de la révolte sont décapités ou leur cloche déposée :
A Rennes, un faubourg est entièrement rasé et le parlement est exilé à Vannes le 16 octobre 1675. Il est obligé de verser une contribution de trois millions de livres au trésor de guerre, une somme colossale2. Le Parlement restera à Vannes du mois d’octobre 1675 jusqu’en 1689 date de la nomination du premier intendant de la province10, 14.

Réévangélisation

La reprise en main est aussi idéologique avec les missionnaires du père Maunoir, envoyés "réévangéliser" les campagnes rebelles2
10 000 dragons stationnent et ruinent la province et se comporte comme en pays ennemi conquis15.
dessin père Maunoir
père Maunoir frère Jésuite (1606-1683)

Dédommagements des nobles

Les propriétaires des manoirs pillés seront dédommagés financièrement17-b.

Peinture : Les riches et les pauvres sont injustement accablés

L'illustration suivante réalisée par J. Chalette en 1676
est d'autant plus remarquable, que la critique très ouverte envers Louis XIV était extrêmement rare à l'époque.
Peinture allégorie de la révolte par J Chalette 1676 du papier timbré
L'allégorie de la révolte par J. Chalette 1676
(Musée des beaux-arts de Rennes)
Les riches sont en armures à côté des pauvres. Ils sont injustement accablés (titre du tableau) : Ils sont écrasés par le char de l'oppression qui est conduit par le diable (censé être le duc de Chaulnes). Le char est tiré par les tigres du fisc37.


Nous remarquons que la ville de Rennes est en proie aux flammes. En effet, il y a eu de nombreux incendies lors de cette répression. Ces flammes représentent surtout les flammes de l’enfer et donc le pacte de Louis XIV signé avec le diable.

En bas à droite du tableau, les femmes représentant la vérité et la justice détournent les yeux de la répression37.


Gravure : La Bretagne se soumettant à Louis XIV

La Bretagne, personnalisée par une jeune femme, se soumet à Louis XIV. Elle est accompagnée d'un angelot et d'une femme portant les armes de la Bretagne.
A petite échelle, des hommes de justice tenant un sac de procédures dont la taille exprime l'importance minime vis à vis du roi.
On note l'escalier monumental que possédait le parlement à l'époque37.
Gravure du parlement de Bretagne