Avant les campagnes, plusieurs villes de France subissent des émeutes pour s'opposer à ces nouvelles taxes (Bordeaux, Rennes, Nantes...).
le 3 avril 1675, les villes de Bretagne sont secouées par de violentes émeutes. Des troubles ont éclaté à Saint-Malo et Lamballe. A Guingamp et à Nantes, on a exécuté des meneurs.

Le 18 avril 1675, à Rennes, les bureaux pour la distribution du tabac, de la marque de l'étain, du papier timbré et du domaine sont pillés, la foule défile dans la rue en criant « Vive le Roi sans gabelle et sans édits ».  Le gouverneur de Bretagne, le duc de Chaulnes, est pratiquement assiégé dans son hôtel de

 
Rennes. La Bretagne ne se verra pas imposer la gabelle, mais la crainte de cet impôt est très vive.

On retrouve des lettres du Duc de Chaulnes à Colbert sur lesquelles on peut lire que les paysans s’émouvaient de la rumeur d’une nouvelle imposition sur le blé et sur le sel (gabelle)...

Certains seigneurs n'ont pas pour leurs paysans plus de considération que pour des chevaux. "M. de Sansey est une personne redoutable et crainte dans le pays. Tant à raison de sa naissance que parce qu'il est versé dans la chicane. Il réduit la plupart des paroissiens à l'aumône. Chose surprenante, il vend même le goémon que la providence jette sur le bord de la rive. Et il n'est pas possible de trouver un procureur qui lui soit adversaire."3 (M. de Sansey afferme les terrains sur lesquels les paysans faisaient jusqu'alors sécher librement le goémon) Le recteur de lampol ploudalméso exprime avec force l'injustice.
Le goémon est un engrais et un combustible, que les paysans vont ramasser ou couper puis faire sécher en tas selon des techniques qui seront utilisées encore de nombreuses  années3.


Paysan vieilles charrues goémon en bretagne
Les peintres Le Mordan ou Méheu nous ont laissé de très belles illustrations de paysans ramassant le goémon sur de vielles remorques à la fin du XIXième et à l'entre deux guerre. Ces peintures sont visibles au musée des beaux-arts de Quimper.
Le 9 juin 1675, à Châteaulin, des paysans en armes s’en prennent au marquis de La Coste, lieutenant du roi pour la Basse Bretagne, venu maintenir l’ordre et faire exécuter  les nouveaux édits sur le tabac et le papier timbré qui servait à rédiger les actes notariés. Dans trente paroisses des alentours le tocsin retentit pour appeler à la rébellion.

Le samedi 6 juillet 1675, un groupe de paysans et d’artisans conduit par un notaire royal, Sébastien Le Balp, attaque et pille la résidence de Claude Sauvan, fermier des devoirs à Carhaix (collecteur d’impôts). Les bureaux sont dévastés, des tonneaux sont défoncés, la vaisselle, les meubles et la recette sont emportés, puis la maison incendiée.

De Gonville, commissaire des guerres, écrit au marquis de Louvois, ministre des armées : "Il n'y a, Monseigneur, nulle sûreté par la campagne, il n'y a que les plus proches de Brest où le calme est".